jeudi 26 septembre 2013

Ecrire le nez en l'air

Comme tous les lundis, L'Atelier du 5 propose un atelier découverte... et lundi 23 septembre, c'était au tour de l'écriture de faire son entrée dans la programmation.
Mary, la maîtresse de maison, nous avait préparé une table pleine de délices: gâteaux, bonbons sucrés et acides, chocolats croquants... tout était là pour émoustiller nos papilles et nos narines. Quelle aubaine, j'avais décidé de faire écrire sur notre rapport au monde et donc sur nos sens.
Et pas n'importe lequel, l'odorat en l'occurrence. Sans doute le plus oublié de tous nos sens, le plus atrophié peut-être, l'odorat dérange parfois par son aspect animal, instinctif, preuve en est l'expression passée dans le langage courant 'je le sens bien' ou au contraire 'je ne peux pas le sentir'!
Très vite après les présentations, nous sommes entrés dans le vif du sujet avec un extrait du dernier roman de Jean-Philippe Toussaint, Nue (Editions de Minuit 2013).
J'avais choisi le très bien senti (!) et néanmoins dérangeant passage, où le narrateur nous fait (re)sentir le parfum du chocolat et passer d'un sentiment de plaisir (qui n'aime pas l'odeur du chocolat chaud dans l'air?) à un sentiment d'écoeurement à nous rendre malade (le chocolat dans un cimetière - lisez Toussaint, vous comprendrez!).

A notre tour, nous avons listé d'abord, puis écrit sur les différentes odeurs, tantôt agréables tantôt désagréables qui flottent dans l'air de nos vies d'ici et d'ailleurs. Comme toujours, nous nous sommes tout permis, car en écriture, le JE du narrateur n'est pas le JE de l'auteur. 
Gageons qu'à l'issue de cet atelier, vers 22h30, nous avons humé l'air frais et humide de la nuit et senti le monde qui nous entoure avec plus d'acuité.
Isabelle Moran
Pour plus d'infos sur l'Atelier du 5, c'est ici