Samedi dernier à Ecouflant, six femmes (il faudra bien un jour parler de la parité hommes-femmes dans les ateliers d'écriture!...) se sont retrouvées à la médiathèque pour LirEcrire sur l'enfance, plus exactement sur les lieux de l'enfance et très précisément sur la maison...
"La maison est chaude. Elle fait ventre, caverne, nid, elle enveloppe, elle prend, elle étreint, elle enserre, elle console, elle garde, les gens les choses les secrets. (...)
Les maisons bruissent. Elles feulent, et craquent, et gémissent quand le vent les broie. Elles susurrent quand il les flatte. Elles s'ébrouent sous la neige et attendent des jours plus légers. Elles s'étirent, elles roucoulent, elles gloussent au premier soleil. Elles parlent, elles disent des choses vues, qu'elles voudraient confier. Peut-être. On ne les entend pas, elles se renfrognent, elles nous claquent la porte au nez."
Marie-Hélène LAFON, Album
Ma maison d’enfance
était mon refuge. On y était si bien entre frères et sœurs, sous la protection
des parents et des grands-parents maternels, les blagues qu’on était seuls à
comprendre, la complicité, les jeux d’imagination…
Pas de confort.
Savions-nous seulement ce qu’était un canapé ?
Pas de radiateur ni
même de poêle à charbon. La cuisinière à bois servait de plaque chauffante, de
four, de chauffe-eau : le « bain-marie» sur le côté.
On l’allumait avec
du papier –journal et du « bois menu » comme disait grand’mère, avant
d’y ajouter des bûches.
Elle était censée
chauffer toute la maison ce qui n’empêchait pas les magnifiques fleurs de givre
l’hiver aux fenêtres des chambres.
Quand les voisins
avaient « tué le cochon » l’odeur des rillettes et du boudin nous
accompagnait plusieurs jours.
Est-ce alors de
l’extérieur que me venaient les cauchemars dans la nuit? De la chienne
agressive devant laquelle il fallait passer chaque soir pour aller chercher le
lait à la ferme ?
Et pourtant,
dehors, il y avait le jardin de grand-père, les multiples arbres fruitiers, les
lapins, les poules et le coq à qui nous portions les restes de nos repas.
Et les couchers de
soleil derrière les grands sapins, l’espace, les saisons, les rêves …
Marie-Noëlle A.
En noir, les mots offerts par les autres participantes à Marie-Noëlle, la consigne étant de tous les réutiliser dans le texte!