samedi 4 avril 2015

Confluences

"Je relève d'un pays où personne ne règne. Un pays sans fanion, sans amarres. Le Nil à mes yeux contient tous les fleuves." 
Ainsi se présentait Andrée Chedid. Née en Egypte, la poétesse mère de Louis et grand-mère de Matthieu a toute sa vie chanté l'élan, le coeur et la beauté. 
L'atelier d'écriture qui a réuni une dizaine de participantes ce matin ne nous a pas transportées sur les berges du Nil, mais sur celles de la Sarthe, qui coule en contrebas de la bibliothèque d'Ecouflant.
"Au dire des pas" de Joël Bastard a introduit notre balade. Que disent nos pas dans la fraicheur du matin, que dit le vent sur nos visages, le vert des jeunes pousses et le gris métallique du fleuve?
Appareil photo à la main, nous avons saisi l'instant d'un clic et d'un trait de plume une pensée, une émotion, une sensation, comme en témoignent nos haïkus :
Tout ce vert
Un bateau passe
Vagues dans le pré

Griffes de peau
Ecorce vert de gris
Ton coeur fortifié

Et si pour mieux profiter de la nature environnante, il fallait s'alléger, se délester? Et si pour mieux voir, il fallait momentanément s'ôter la vue et se laisser guider?
Laisser la main courir et caresser
Ecouter la vie sourdre au-dedans
Entourer le fort, le solide, le grand, 
comme hier cet homme
Vouloir toucher la cime
Et croiser nos textes
Ecouter les résonances
Dans le vent dehors ou
Au chaud dedans.
Repartir avec un secret que l'on attachera d'un fil de raphia
à un arbre, une barque, un buisson...
"Un secret biodégradable"
qui au fil de l'eau
rejoindra l'océan
Isabelle Moran
Cet atelier d'écriture s'inscrit dans la programmation du Festival "Regards vers l'Egypte" organisé par le SIAM.

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