mercredi 26 mars 2014

Ecrire les sens en éveil

"Un écrivain, c'est quelqu'un qui a un rapport corporel au monde.
Le reste, ce sont des intellectuels, rien d'intéressant." 
Michel SERRES, Pantopie, Le Pommier, p. 209

Et quel que soit notre âge, notre rapport au monde passe par nos sens. 
Mercredi 12 mars dernier, 11 garçons et filles âgés eux de 6 à 8 ans, tous pareils (un nez, une bouche, des oreilles, une peau, des yeux) et tous différents (Oscar adore les épinards, Guillaume les déteste), se donnent rendez-vous pour explorer le monde avec leurs sens (rien que ça?!).
Notre atelier démarre par la lecture du merveilleux livre de Peter SPIER, Sept milliards de visages
et se poursuit autour d'un jeu sur les 5 sens qu'Agnès Guidon et moi-même avons imaginé. Voici quelques uns des écrits de nos petits explorateurs:

"Je n'aime pas entendre mon petit frère pleurer
Je n'aime pas entendre les oies crier
J'aime les épinards, les frites et le steak haché
J'aime les fleurs rouges."

"La chose la plus jaune que j'ai jamais vue est mon livre
La chose la plus petite que j'ai jamais vue est un pou
une fourmi, une miette, la mine d'un crayon
La chose la plus triste est de goûter la langue de boeuf
La chose la plus grande que j'ai jamais touchée est un baobab
La chose la plus vieille que j'ai jamais sentie est 
la cabane au fond du jardin
la poussière, un vase dans un musée, un moulin
La chose la plus jolie que j'ai jamais touchée est ma coupe de vélo
la chose la plus jeune que j'ai jamais entendue est un bébé, un pleur, un rire d'enfant
La chose la plus précieuse que j'ai jamais entendue est l'oeuf qui se casse et le bruit de mon doudou
La chose la plus belle que j'ai jamais touchée est ma maman."

Bien sûr il nous a manqué un peu de temps pour terminer notre livre animé, compléter les deux faces, l'une intitulée 'tous pareils' et l'autre 'tous différents', mais nous avons passé un bon moment! 
Et puis, ce petit livre peut se continuer chez soi, sur le chemin de l'école, partout en somme, partout où vivre signifie ressentir, car comme le dit Andrée Chedid La poésie, pour exister, n'attend que notre regard'...
Isabelle M.

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