Taire cruellement
sous l'orage dans la rue
comme un jardin après l'orage grosses bosses
lenteur frapper
quand il crie dans la rue
comme un paysage sous la neige gémir
douceur comme un loup
dans l'eau comme un voyou
petit chat l'hiver dernier
le silence tragiquement
reposer brutalement
silencieusement souffrir
posément vivement
tendrement comme un chien
quand il crie petits bobos
à la façon d'une mer étale l'hiver dernier
aisément dans l'arène
se détendre comme un méchant
dans la tempête nez cassé
comme un enfant qui dort à 8 heures
dans l'eau pleurer
respirer gros bobos
Christine et René
vendredi 22 février 2013
jeudi 21 février 2013
Les Variations, une question de point de vue
« Moi,
tu vois, pour moi la musique c'est pas ça ; j'aime bien quand il y a un
air, quelque chose qu'on peut chanter, avec des paroles par exemple. Là, ça me
fait penser à un truc d'église en un peu moins sérieux mais à peine. Et on peut
même pas danser là-dessus, essaie donc, tiens ! Même une valse ça pourrait
pas le faire. Alors t'imagines le tango, le rock, enfin quoi des trucs où ça
bouge, où ça danse !! Et puis c'est le genre qui se joue dans les théâtres
où t'as pas le droit de bouger, pas le droit de parler, où faut être bien
habillé et s'ennuyer toute une soirée. Tiens, écoute, là c'est reparti pour la
tristesse. On croit que ça va décoller et puis non, ça ralentit, ça s'reprend
au sérieux. Non, j't'assure.....et ma gamine qui s'est entichée de c'truc, ça
m'énerve, mais ça m'énerve. J'dis rien parce que sa mère veut qu'elle fasse du
piano, paraît que ça fait bien le piano pour une fille mais moi, j'en peux
plus. Allez viens au bistrot, j'te paye un canon avant que je casse tout. »
Michèle (dans le point de vue du père)
T’as entendu cette musique !
Quand le moteur de ta bagnole jouera cet aria comme
y parait,
il faudra que tu penses à venir me voir…
Sans aucun doute, t’auras pété une durit.
Remarque, avec cette cadence, tu ne risques pas de
te faire prendre au radar.
Tu la rouleras pépère, ta voiture !
Vive l’éco-conduite !
Au Secours!
Je peux vous dire que j’en
ai assez, et je vais vous expliquer pourquoi! Chaque matin, en se réveillant, ma
maîtresse met la même musique qu’elle a ‘découvert’ comme une nouvelle religion (Je dois ajouter que je n’ai rien contre la religion – catholique, protestant,
hindu, juif, baptiste etc. La tolérance, c’est moi!). Mais quand mes bols restent
vide pendant qu’elle fait son petit déj en dansant entre la cafétière et le
toaster…vous voyez le problème?! Et ce n’est pas seulement elle qui m’agace,
mais ce bruit qui saute, se cache et me taquine comme une souris qui à l’instant sort et disparaît. En
parlant de souris, je peux vous
jurer que je n’en ai vu aucune depuis qu’elle a attrapé ce microbe.
Enfin elle part au travail.
Mais en rentrant la même comédie recommence.
Quelle sont mes options?
J’ai essayé de pleurer mais elle croyait que je chantais avec elle! Quitter la
maison? Facile, mais au fond je l’aime bien. Griffer le disque (mes griffes
sont hors pair)? Pas pratique; il y a toujours l’ordinateur, l’ipad, l’ipod
etc. Se suicider? J’aime trop les têtes de marqueraux…
Aidez-moi je vous en prie!
Anne (dans le point de vue du chat)
Variations Obsessions
Il est des noms obsédants comme des notes. Il viennent, tournent et s'incrustent. Impossible de s'en débarrasser. A la manière de Gould plié sur son piano et jouant les Variations Goldberg, nous nous sommes astreints à jouer avec quelques mots, tirés au hasard... neige, sable, piolet, angora, de quoi devenir marteau!
IM
Piolet
Dans la cabane au fond du jardin, mon piolet m’y attend.
Lorsqu’il rentre au contact de la glace, mon piolet laisse
entendre une mélodie au rythme de ma progression. La fluidité du son de mon
piolet m’indique si la paroi me donne ou non du fil à retordre. Quand je me sens à l’aise, accroché à mon piolet, je me
permets de regarder en contrebas le petit pont surplombant la rivière.
Arrivé en haut du glacier, assis à côté de mon piolet, quel
bonheur d’admirer le soleil de minuit.
Annie
Sable
Je lutte contre le sable, le sable arrivant avec le vent
qui enrobe les rochers du désert. Je lui tourne le dos et m’habille en burnous.
Loin de moi, à Londres, ce sable du Sahara recouvre les voitures avec un fin
manteau rougeâtre.
Je lutte contre le marchand de sable le soir qui
laisse les traces de sable pour m’irriter le matin.
Il me taquine, ce sable, comme les Variations de
Goldberg me taquinent. Mais en fermant les yeux dans le noir de la salle de
concert, je ne lutte plus. Chaque grain de sable des notes me fait frissonner;
je reste immobile, sablée.
Anne
Angora
C'est bien souvent,
disons plusieurs fois par jour que je cherche cet angora.
Il est peut-être sur un
glacier l'angora, ou sur une chaise, assis sur un coussin en satin.
C'est très rare de le
trouver caché à l'ombre de l'arbre mon angora.
Plus souvent à l'abri
sous le foin ou dans un massif l'angora.
C'est un jeu entre nous
qui me met en joie et quelque fois en colère cet angora.
Cet angora là me fascine,
je ne vois plus que lui.
Bon débarras
quand cet angora-là sera au débarras.
René
Neige
Il neige.
Depuis qu'elle est à Montréal elle l'attend, la neige. Tout ce blanc, enfin !
La neige elle en a rêvé, ça la fait rire la neige. Seule, elle joue avec, elle
la joue au piano, la neige, la neige dans son éternité, sa pureté, la neige qui
l'attend.
Est-ce la
neige de ses cheveux qui lui inspire ces calmes pensées ? C'est vrai, elle
préférerait le retour à la neige au retour à la terre, à la poussière : « tu
es neige et tu retourneras à la neige », impalpable bonne femme de neige
qui fond au soleil. Un souvenir de neige c'est un souvenir à la fois froid et
doux qui s'efface sans douleur, proprement – la neige, néant blanc.
Michèle
Marteau
Il
est parti de l’autre côté du monde, son marteau dans la poche. Dans une
obscurité piquante tout s’assombrit encore et encore.
Il
EST marteau, complètement.
Le
ciel est noir, noir foncé, aucune clarté ne traverse le rideau de pluie qui l’accompagne
maintenant depuis le début de son voyage. Son marteau ? Un talisman
apaisant dans cette solitude intérieure qui l’habite depuis si longtemps déjà.
L’introspection le happe chaque jour un peu plus, il sombre. Aucun répit, seul
son marteau frappe encore et encore. Pour le protéger. Un coup, deux coups,
mille coups, où est la différence ?
Le
marteau son unique ami se fait lisse au contact de sa main calleuse dans une
poche devenue si collante d’humidité. Même le métal s’est réchauffé, se fond
avec le bois.
Ce
marteau, Mart comme il l’appelle, semble devenir le seul élément vivant dans ce
paysage étrange.
Mart,
essentiel pour son apparente sérénité.
Christine
Le
10 février 2013
lundi 11 février 2013
Cupidon et Cie
« L ‘amour est un je ne sais quoi qui vient de je ne sais où et qui finit je ne sais comment.» Madeleine de Scudéry (1607- 1701)
Le jour de la St Valentin, Lever l'encre vous invite à écrire les 'je ne sais quoi' de l'amour. Il reste des places, avis aux amoureux des mots et aux amoureux tout court!
A la médiathèque de Juigné-sur-Loire (49610), jeudi 14 février, de 14h à 16h / Atelier animé par Isabelle Moran / Renseignements et inscriptions au 06.31.97.16.13
lundi 4 février 2013
Bruxelles, Re-belle
Photo Mar Biks
La deuxième édition de Bruxelles, ma belle s'intitule Bruxelles re-belle et aura lieu du 15 au 18 mars prochain. N'hésitez pas à consulter le programme que nos amis Belges et Oulipiens ont concocté et à vous inscrire auprès de Henri Landroit +32 2 640 21 52 henry.landroit@skynet.be
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